Mick Strauss est l’alter ego du Franco-Américain, Arthur B. Gillette croisé en tant que fondateur guitariste/claviériste du groupe Moriarty, co-compositeur et bassiste du collectif Astéréotypie ou compositeur pour le cinéma (Gabriel et la Montagne Cannes ou plus récemment Los Conductos) et le théâtre (Remi, Les Bonimenteurs avec Jonathan Capdevielle).
Du 1er au 5 mars 2021, il a travaillé sur la scène d’Hydrophone avec une équipe de choc : Jennifer Hutt (Will Oldham, Celebration, Wati Watia Zorey Band) aux cordes et claviers, Vincent Talpaert (Don Cavalli, Mustang, Theo Lawrence) à la basse, Rowen Berrou (Electric Bazar Cie, TisDass) à la batterie… Il a également profité de ce séjour lorientais pour tourner un clip dans un haut lieu du patrimoine du 20ème siècle : la Villa de la Marne.
Enfin, cela a été le point de départ d’une création avec des jeunes âgés de 15 à 25 ans bénéficiaires de la protection internationale, accompagnés par la Mission Locale via le dispositif Melting Breizh.
Le projet a souffert d’une longue pause due à la crise sanitaire et à l’embouteillage de projet qui s’en est suivi. Il n’a pu redémarrer que début 2022 avec les différentes parties prenantes.
Entre le 2 février et le 29 mars 2022, se sont tenus sept ateliers de création dans les studios d’Hydrophone. Mick Strauss et Victor Blanchard (chargé de réalisations sonores - Oufipo) ont ainsi accompagné le groupe de 15 jeunes dans la création de 4 morceaux.
Au menu de ces ateliers, un programme très dense avec de la captation, de la composition, de l’écriture et une initiation à l’outil radio. Ils ont également pu s’essayer à l’exercice d’interprétation avec un atelier en studio d’enregistrement : chant, lectures, témoignages. Autant de matières qui ont pu être intégrées dans les réalisations finales.
Qui est Mick Strauss ? Au début de l’album, il chante comme une rock-star du début des années 70, un contemporain de Lou Reed et Neil Young avec aussi des inflexions de Bowie. Puis la basse se durcit, les guitares crissent, Mick stresse, il entre dans les années 80 par la zone industrielle, l’ère du post-punk, des rythmiques martiales et des synthés mélancoliques. Et à travers le bitume déchiré réapparaissent les racines du blues. Mick Strauss et sa guitare bivouaquaient au pied du Musée de l’histoire de rock, quand l’appel du Sud se fait entendre. Il reprend la route, en zigzags. Ça se passe comme ça, mais pas forcément dans cet ordre. Son album Southern Wave s’écoute comme un carnet de bord dont les pages se sont envolées et mélangées. On peut l’écouter en entier du début à la fin, ou y entrer par n’importe quelle chanson au hasard, se laisser séduire par ses étranges alliages musicaux, hypnotiser par ses histoires. C’est un disque de crossroad. Comme dans la légende de Robert Johnson qui, jadis, sur un carrefour dans les plaines du Mississippi, aurait vendu son âme au diable en échange du don de guitariste. Mais au crossroad de Mick Strauss, ce n’est pas le diable qui s’est présenté, c’est un extra-terrestre psychédélique tout droit sorti d’un roman de Philippe K. Dick, la sensation d’une autre réalité.
Les chansons de Mick Strauss semblent venues d’ailleurs, arrivées sur Terre par le Sud des Etats-Unis, sorties du swamp à la lueur de la pleine lune. La nuit est chaude et les sueurs froides. Ainsi commence l’errance curieuse de chansons où se rencontrent des styles musicaux, des personnages, des histoires, des émotions. On les écoute comme elles sont jouées : tous les sens en éveil.